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Expo Photos « Une rive, l'Autre » de Loïc Le Loët

Mardi, 22 Avril, 2014

Exposition « Une rive, l'Autre » de Loïc Le Loët.

 

La Maison des Vins de Graves exposera les œuvres du photographe Loïc Le Loët  du 22 avril au 10 octobre 2014.

Lumière et ombre, le fleuve offre à la photo sa matière première . Le photographe redoute l’excès de l’une comme de l’autre, l’image naît dans l’obscurité mais meurt de trop de clarté. L’espace en clair-obscur que cadrent ces images, éminemment  photographique, propose ses jeux d’eau, jeux d’ombre et de lueurs. Elles retiennent les fugaces irisations de l’onde, ses frémissements de lumière changeante, d’éclats à la dérive. Une aubaine pour le photographe , qui sait que si l’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, on ne photographie jamais la même Garonne. Celle-ci souvent  fardée de feuilles, de tiges, de branches, plus révélateurs qu’obstacles, devient une étoffe moirée et indécise où se confondent l’eau et le végétal, l’ombre et la lumière, le haut et le bas. Ici le regard, borné par la rive opposée prend le temps de musarder. L’autre rive est un autre monde, proche et étrange à la fois, découpé d’ombres flottantes qui invitent à des songeries crépusculaires, à de possibles craintes funèbres. Dans les légendes les plus archaïques, la traversée du fleuve est assimilée au voyage vers la mort. Charon, fils de la Nuit, passeur infernal, fait traverser l’Achéron aux âmes des morts. Ainsi, comme l’a montré Bachelard, l’eau engendre chez les hommes une rêverie ambivalente : substance de vie mais aussi matière d’engloutissement. La navigation sur le fleuve illustre un symbole polyvalent : si la barque, coque rassurante nous promène sur une eau maternelle, une eau d’oisiveté, de sérénité, elle conduit aussi à l’inconnu et à la mort. L’eau est promesse et menace, commencement et anéantissement. Et si le regard bute sur sa surface assoupie, nos chimères nous enfouissent dans ses sombres profondeurs. Combien de récits, de contes, de légendes évoquent la crainte des eaux perfides. Combinaison de l’eau et de la nuit, les monstres aquatiques, Léviathan, hydres, vouivres y sèment l’effroi. Un jour, dans la vase de Garonne, Loïc Le Loët, sidéré, a trouvé un cheval mort. L’image, éprouvante pour notre regard moderne, rappelle pourtant que les grecs honoraient leurs fleuves en leur offrant le sacrifice de chevaux. Car l’eau héberge les divinités et peut devenir hostile. Elle engloutit mais aussi maudit, punit. C’est pourquoi chez les anciens, le respect des fleuves se doublait d’interdits.

Site Web: loicleloet.net